Revue Suisse 1/2019
Revue Suisse / Janvier 2019 / N°1 7 PS 18,8 % Les Vert’libéraux 4,6 % PBD 4,1 % UDC 29,4 % Divers: 7,9 % Les Verts 7,1 % PDC 11,6 % PLR 16,4 % finance et de la politique sociale. Le Parlement a protégé le secret bancaire en Suisse et permis la surveillance des as- surés sociaux par des détectives. Cependant, la Suisse est restée au centre-gauche pour la question de la transition énergétique: la sortie du nu- cléaire est chose acquise. L’UDC et le PLR n’ont pas su y op- poser un front commun en raison de leurs désaccords. Leurs positions sont aussi diamétralement opposées sur l’Europe: l’UDC est prête à dénoncer l’accord de libre circu- lation des personnes conclu avec l’UE, ce que refusent les libéraux aumotif de répercussions néfastes sur l’économie. Parfois, le Conseil des États a stoppé les élans droitiers du Conseil national, par exemple lorsque celui-ci a voté des économies sur les prestations complémentaires des per- sonnes âgées et des handicapés. Même si le PLR et le PDC, les partis bourgeois modérés, sont traditionnellement les plus influents au Conseil des États, le PDC et le PS peuvent aujourd’hui former une majorité. L’UDC freinée dans sa course Après nombre de succès électoraux, l’UDC a dû lever le pied. Pendant des années, elle avait réussi à recueillir la majorité des suffrages avec ses initiatives contre l’Europe et contre l’immigration.Mais en2016, surprise: lepeupleet les cantons ont clairement rejeté l’«initiative de mise en œuvre». L’UDC voulait renforcer le contrôle du renvoi effectif des étrangers criminels, principe déjà accepté par le peuple. Une alliance composéede représentantsde lapolitique, de l’économie, des sciences, de la culture et de la société civile, considérant que l’initiative allait trop loin, mettait en garde contre la mise à mal du partage du pouvoir et des droits fondamentaux. «La votation a été une césure», dit le politologueMichael Hermann (cf. interview). Selon lui, les électeurs ont égale- ment bridé une certainemainmise de l’UDC. Le vainqueur de 2015 a senti le vent tourner. Lors des votations, il était plus isolé, perdant des sièges aux élections cantonales. Se- lon le baromètre électoral de la RTS, il aurait perdu du ter- rain au niveau national si les élections avaient eu lieu en automne dernier, tout en restant, et de loin, la formation politique la plus importante. En revanche, le PLR, le PS et les Verts peuvent espérer une hausse de leurs suffrages. Les Verts progressent et le PS reste stable En Suisse, la politique n’est pas seulement marquée par les partis, mais également par les sujets d’actualité. Il y a quatre ans, le PS en a profité, ses thèmes favoris, les réfugiés et l’im- migration, faisant partie des préoccupations des électeurs. Entre-temps, d’autres sujets intéressent davantage les gens: la prévoyance vieillesse et l’augmentation annuelle des primes d’assurancemaladie obligatoire. De plus, l’été chaud et sec de 2018 a fait de l’environnement un des thèmes élec- toraux prioritaires. Les partis ont réagi. En 2019, le PS et le PDC veulent marquer des points avec des initiatives popu- laires sur les coûts de la santé, le PLR a présenté un pro- gramme de réformes sur cette question et les Verts parlent de «Klimawahlen» (élections «climat») et se sentent confor- tés dans leur thème de prédilection. Le PS, deuxième formation politique de Suisse, a légè- rement le vent en poupe. Alors que les sociaux-démocrates essuient des revers historiques dans les pays voisins, par exemple en Bavière, le PS suisse a gagné des sièges dans les parlements cantonaux. Il entend représenter un contre-pou- voir au glissement à droite, surtout depuis l’élection en 2017 du conseiller fédéral PLR Ignazio Cassis, un libéral plutôt radical. La bonne santé des Verts se lit sur leur courbe ascen- dante. Ils ont conquis desmandats dans les parlements can- tonaux et pourraient être les grands gagnants en automne. Certains partis leur font déjà les yeux doux en leur promet- tant un siège au Conseil fédéral, au détriment du PDC. Les centristes font grise mise, les libéraux sont en pleine forme Le PDC, la plus ancienne formation politique au centre, n’est pas au mieux de sa forme. Cela fait longtemps que le parti perd des voix au niveau national. Sous l’égide d’une nou- Élection du Conseil national et du Conseil des États en 2019 Les élections fédérales auront lieu en Suisse le 20 octobre 2019. Les électeurs de Suisse et les Suisses de l’étranger autorisés à voter éliront les deux chambres pour les quatre années à venir: le Conseil national avec 200 sièges, le Conseil des États avec 46 sièges. Le Conseil national, la grande chambre, représente le peuple. Le Conseil des États, la petite chambre, représente les cantons. Lors des élections de 2015, les partis ont obtenu les suffrages suivants:
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