Revue Suisse 2/2019
Revue Suisse / Mars 2019 / N°2 6 En profondeur Gabriela Rohrer plâtre le bras d’un patient dans son cabinet. En Suisse, les médecins de famille comme elle sont devenus rares. Photo Danielle Liniger SUSANNE WENGER Beaucoup se souviennent encore du médecin de famille traditionnel. En Suisse, il était l’un des piliers du vil- lage, comme le pasteur. Il s’agissait plus souvent d’un homme que d’une femme. Son cabinet était presque tou- jours ouvert. Il travaillaitmême la nuit, leweek-end, à Noël, rendait visite aux malades à la maison et suivait des fa- milles sur plusieurs générations. Son épouse le libérait des autres tâches, s’occupant des enfants et du ménage. Plus tard, il transmettait, si possible, son cabinet à son fils. Mais les temps ont changé. Les médecins de famille souhaitant s’arrêter en raison de leur âge disent avoir de la peine, aujourd’hui, à trou- ver un repreneur pour leur cabinet, surtout en campagne et dans les ré- gions périphériques. Il n’est pas rare qu’un médecin vieillissant poursuive son activité jusqu’à 70 ans. Et la situa- tionpourrait s’aggraver. Près de 19000 médecins travaillent dans le secteur ambulatoire, environ 40 pour cent d’entre eux sont médecins de famille. Ils ont 55 ans en moyenne, un grand nombre d’entre eux sera donc bientôt à la retraite. Dans le même temps, la demande en soins médicaux pourrait s’accroître. La population vieillit, les maladies chroniques progressent (voir encadré). Actuellement, d’après une étude de l’université de Bâle, la Suisse manque de 2000médecins de famille. Ce chiffre pourrait doubler à l’avenir. Épine dorsale des soins de base Les médecins de famille sont impor- tants en Suisse, car en tant que géné- ralistes, ils forment l’épine dorsale des soins médicaux de base. Avec 4,3 mé- decins pour 1000 habitants (en comp- tant les médecins d’hôpitaux), la densité médicale est élevée en compa- On recherche d’urgence des médecins de famille La Suisse manque de médecins de famille, surtout à la campagne. De premières mesures pour lutter contre la pénurie portent leurs fruits, mais la profession change.
RkJQdWJsaXNoZXIy MjYwNzMx