Revue Suisse 5/2019

Revue Suisse / Septembre 2019 / N°5 20 Politique Nul autre partenaire n’a autant contribué à la prospérité de la Suisse que l’UE, qui profite elle aussi de ses liens avec notre pays. Nous voulons que la relation de la Suisse avec l’UE ne prétérite ni l’une, ni l’autre. Pour le PDC, les accords bilatéraux ne sont pas négociables. Le peuple les a ap- prouvés à maintes reprises. Se déplacer librement en Europe, y vendre nos marchandises et nos services sans entraves, échanger du savoir: nous en profitons tous, chaque jour. Le PDC a toujours sou- tenu la voie bilatérale avec l’UE et contré les offensives isolationnistes. Il rejette donc clairement l’initiative de l’UDC contre la libre-circulation des personnes. Mettre un terme à cette libre-circulation aurait de graves conséquences pour l’écono- mie, la recherche et les emplois en Suisse. Tous les autres accords d’ouverture du marché ainsi que l’accord sur la recherche avec l’UE seraient caducs. La voie bilatérale garantit un accès sur mesure au marché intérieur de l’UE, sans que nous ayons à adhérer à l’Union. Elle a apporté à la Suisse des emplois, de la croissance et de la prospérité, permettant à des cen- taines de milliers de citoyens de s’établir et de travailler au sein de l’UE/AELE. L’initiative contre la libre-circulation du clan conserva- teur et isolationniste met directe- ment en danger ce succès. Il est important que la Suisse puisse continuer à accueillir des travail- leurs hautement qualifiés venus de l’étranger. Mais le PLR prend au sérieux les inquiétudes de la popu- lation concernant l’immigration. Nous pensons qu’il faut faire face fermement aux abus et aux consé- quences négatives du phénomène: il convient de lutter contre le tou- risme social, de limiter le regroupe- ment familial pour les immigrants de pays tiers et de remédier aux dysfonctionnements en matière d’asile. Nous ne voulons pas seulement conserver la voie bilatérale, mais aussi la développer. Les Vert’libé- raux sont le seul parti à s’être engagé dès le départ par conviction pour un accord-cadre. La Suisse fait partie de l’Europe. En tant que parti européen, Les Verts s’engagent pour des rapports de bon voisinage entre la Suisse et l’UE. La voie bilatérale profite au- tant aux Suisses qu’aux Européens. Nous voulons que la coopération soit renforcée, en particulier dans les domaines de la formation, de la recherche et de la protection de l’environnement. Mais il est clair qu’un bon voisinage a besoin de règles du jeu fiables. Un ac- cord-cadre avec l’UE est indispen- sable pour pouvoir développer la voie bilatérale. L’ouverture à l’égard de l’Europe ne pourra cependant réunir une majorité dans les urnes que si l’on n’affaiblit pas les me- sures d’accompagnement à la libre-circulation des personnes. Pour obtenir de l’UE une meilleure protection contre le dumping salarial, la Suisse doit enfin faire avancer le dossier de l’entraide fiscale et des mesures contre le dumping fiscal. Le PBD s’oppose à ce que la Suisse adhère à l’UE. Mais cela ne change rien au fait que la Suisse est reliée aux pays de l’UE par des liens éco- nomiques et sociaux étroits. La voie bilatérale est bonne pour la Suisse, et le peuple l’a validée à plusieurs reprises. Certains traités sont bons, d’autres sont critiqués et d’autres encore doivent être révisés. Il serait cependant extrêmement dangereux de mettre en péril une solution qui a fait ses preuves et, partant, notre prospérité pour une initiative inutile visant à limiter l’immigration. La gestion et le contrôle de l’immigration revêtent une impor- tance capitale. Depuis l’introduction de la libre-circulation des per- sonnes, la Suisse a accueilli plus de 1,1 million net d’immigrants. La pression sur les salaires et les emplois est perceptible, spéciale- ment pour les personnes de plus de 50 ans. Avec son initiative, l’UDC veut donc limiter le droit à une im- migration libre. Les bonnes rela- tions commerciales mutuelles avec l’UE doivent être conservées. Les fabuleux acquis de la libre-cir- culation – pouvoir travailler et s’établir dans toute l’Europe – doivent absolument être conservés. L’intégration européenne constitue le fondement de la paix et de la prospérité en Europe, et la Suisse en fait partie. En revanche, il faut éviter que des entreprises recrutent autant de personnel que possible à l’étranger. Contre la pénurie de main d’œuvre, il faut investir massi- vement dans la formation et rému- nérer les femmes et les hommes de manière égale. Il doit aussi devenir plus facile de concilier vie de famille et travail. L’intégration au marché du travail doit être amélio- rée par des mesures supplémen- taires de rattrapage en matière de formation des migrants et une pro- tection accrue des plus de 50 ans. Ceci pour lutter contre la propen- sion de l’économie à rechercher des travailleurs uniquement à l’étranger. Le mitage du territoire modifie le paysage suisse. Faut-il renforcer la protection du paysage, par exemple par des règles plus sévères pour les constructions hors des zones à bâtir existantes? Pour les Suissesses et les Suisses vivant dans les pays de l’UE, les rapports entre la Suisse et l’UE jouent un rôle essentiel. La limitation de l’immigration est-elle plus importante que le maintien des accords bilatéraux avec l’UE? NON Des mesures de lutte contre le mitage du territoire ont déjà été prises: en 2013, le peuple a accepté la loi sur l’aménagement du territoire révisée. Les cantons et les communes l’appliquent. NON Il convient de mieux utiliser la surface construite et de définir des zones à bâtir raisonnables. La LAT combat efficacement le mitage et oriente le développement du milieu bâti vers l’intérieur. OUI La multiplication constante des exceptions en matière de construc- tions hors des zones à bâtir doit cesser. OUI Les Vert’libéraux soutiennent une réforme en ce sens. OUI Les constructions hors des zones à bâtir détruisent des terres cultivables et des habitats proches de la nature précieux pour la biodi- versité. NON En rejetant l’initiative contre le mitage du territoire au début de l’année, le peuple a dit non à des règles plus strictes. L’immigration excessive devrait être limitée pour protéger le paysage. OUI Le parc immobilier hors des zones à bâtir ne doit pas grandir encore. Il ne faut autoriser que les nouvelles constructions nécessaires à l’agri- culture et limiter les possibilités de réaffectation.

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