Revue Suisse 6/2019
Revue Suisse / Novembre 2019 / N°6 25 Au Zurich Pride Festi- val de juin 2019, des jeunes arborent un drapeau arc-en-ciel. Les couleurs de ce symbole du mouve- ment LGBT expriment l’idée de diversité. Photo: Keystone côté, les Jeunes UDC veulent éviter une «nouvelle restric- tion de la liberté d’opinion». Le parti a dans sa ligne demire la norme pénale antiraciste, qu’il a demandé plusieurs fois d’abroger. Les juges accordent de l’importance à la liberté d’expression En 1994 déjà, lors de l’introduction de la norme pénale an- tiraciste, les opposantsmettaient la liberté d’expression au cœur de leur campagne contre ce qu’ils appelaient une «loi muselière». Mais près de 55%des votants finirent par accep- ter le projet. Ainsi, la voie était libre pour que la Suisse de- vienne le 130 e pays à adhérer à la Convention internatio- à la conclusion que jusqu’ici, cet article de loi a été appli- qué avec beaucoup de réserve, et que les juges ont accordé un grand poids à l’argument de la liberté d’expression dans les cas limites. Ne constituent cependant pas des cas limite les déclarations portant atteinte à la dignité humaine, celle-ci étant considérée comme le socle des droits fonda- mentaux. Ainsi, en 2017, le Tribunal fédéral a condamné deux cadres de l’UDC pour avoir publié une affiche intitulée «Ko- sovaren schlitzen Schweizer auf» («Des Kosovars poi- gnardent la Suisse»). Le parti soulevait ainsi, dans le cadre de sa campagne pour l’initiative «Contre l’immigration de masse», le cas d’un criminel d’origine kosovare ayant agressé un Suisse avec un couteau à Interlaken. Les juges de nale de l’ONU sur l’élimination de toutes les formes de dis- crimination raciale. Depuis lors, la question de savoir «si l’on peut encore tout dire» ne cesse de refaire surface. La liberté d’expres- sion est-elle réellement en danger en Suisse?Mandatée par la Commission fédérale contre le racisme, la juriste Vera Leimgruber a analysé les jugements des tribunaux dans les affaires relevant de la norme pénale antiraciste. Elle arrive la Cour suprême ont estimé que l’«affirmation générali- sante» de l’affiche portait atteinte aux Kosovars en tant qu’ethnie et les présentait de manière rabaissante, tout en favorisant un climat de haine. https://contre-les-discriminations-oui.ch https://www.censure-non.ch https://www.ekr.admin.ch/f112.html
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