Revue Suisse 6/2019
Revue Suisse / Novembre 2019 / N°6 9 ment élu deux femmes au gouverne- ment. Cette présence accrue des femmes pourrait avoir un impact sur certains sujets au-delà des apparte- nances partisanes, affirme Jessica Zu- ber, par exemple sur la conciliation travail/famille, les mesures contre la violence armée ou la politique envi- ronnementale. «Helvetia appelle!» poursuivra ses efforts après les élec- tions: «Notre but est la représentation paritaire des sexes dans les deux Chambres.» (SWE) tal sur l’évolution du climat (GIEC): dans plusieurs rapports, les scienti- fiques mettent en garde contre les conséquences graves du réchauffe- ment planétaire. Sur la base de ces découvertes, le Conseil fédéral a ré- cemment renforcé ses objectifs clima- tiques. La Suisse entend atteindre la neutralité carbone – c’est-à-dire zéro émission nette de gaz à effet de serre – d’ici 2050. Avant les élections, le Conseil des États a approuvé une loi sur le CO 2 prévoyant la hausse du prix de l’essence et une taxe sur les billets d’avion. On saura bientôt ce que le nouveauConseil national plus vert en fera, et si le peuple ira dans la même direction. «Il est très probable que la politique climatique suisse deviendra plus ambitieuse», espère Sonia Senevi- ratne. Selon elle, l’objectif du Conseil fédéral n’est pas radical, mais réaliste. La Suisse, pays très développé, s’est en- gagée dans le cadre de l’Accord de Pa- ris à contribuer à la protection du cli- mat. Les taxes d’incitation constituent un bon moyen pour rendre la protec- tion du climat socialement acceptable: politique.» Les pertes du PS, par contre, constituent d’après le professeur un appel au parti de gauche à revenir à sa position pro-européenne tradition- nelle. C’est ce que semble indiquer la non-réélection de syndicalistes connus qui s’étaient récemment oppo- sés à l’accord-cadre. Si le PS bouge et reprend le rôle de leader, une grande «coalition de la raison», telle que celle qui combat l’«initiative de limitation» de l’UDC pourrait reprendre forme, affirme Thomas Cottier avec convic- tion. Les accords bilatéraux pour- raient ainsi être préservés et étendus, ce qui est essentiel pour l’économie et metteuses sur les listes que lors des dernières élections. C’est pour cette cause que «Helvetia appelle!» s’est en- gagée auprès de mille sections de par- tis dans toute la Suisse. Des centaines de candidates ont été encouragées et accompagnées durant la campagne électorale. Helvetia a appelé… et elle a été entendue. Le moment était appa- remment venu: Jessica Zuber cite plu- sieurs facteurs, comme la grève des femmes en juin, qui a rassemblé des centaines demilliers de participantes. Il y a un an, le Parlement a brillam- «Cet argent peut être reversé à la po- pulation, par exemple sous la forme de réduction des primes d’assurance-ma- ladie.» Au nouveau Parlement, la cli- matologue recommande surtout de lire le rapport du GIEC sur les consé- quences d’un réchauffement plané- taire de 1,5 °C et les risques qui nous menacent. «Àmon avis, nous devrions même débattre de la possibilité d’at- teindre la neutralité carbone dès 2040», ajoute-t-elle. (SWE) tout le pays. «Les Suisses de l’étranger vivant au sein de l’UE ont eux aussi be- soin de sécurité juridique», Thomas Cottier. Grand connaisseur de l’Eu- rope, il appelle le Conseil fédéral et le Parlement à ne pas se focaliser unique- ment sur la politique intérieure. «Le contexte géopolitique a changé», in- dique-t-il. Dans les années à venir, la Suisse aura encore plus besoin de re- lations stables avec l’UE. (SWE)
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