Revue Suisse 2/2020

Revue Suisse / Avril 2020 / N°2 13 Son parti arbore un logo rouge, mais son jardin est tout vert: politiquement parlant, les deux couleurs sont impor­ tantes pour Simon­ etta Sommaruga. Photo d’archives: Charly Hug lementaire, parvient à tirer habile- ment profit de la situation: elle convie de jeunes activistes dans son bureau. Et, en septembre, quand des dizaines de milliers de personnes défilent à Berne pour exiger une politique cli- matique cohérente, la ministre de l’environnement marche avec elles. Et roule ainsi aussi pour son parti en cette période électorale. Une liste de priorités chamboulée Aux élections, cependant, les Verts remportent une victoire historique, et le PS essuie des pertes. Désormais, les socialistes attendent beaucoup de leur conseillère fédérale: elle doit de- venir l’atout vert du parti. Cela pour- rait influencer l’orientation du DE- TEC: la démocrate-chrétienne Doris Leuthard s’était concentrée jusque-là sur les infrastructures en assurant le financement à long terme de la route et du rail et en parvenant à faire do- ter d’un second tube le tunnel routier du Gothard. L’environnement, lui, vé- gétait plutôt dans l’ombre, ne faisant parler de lui que lorsqu’il était ques- tion du loup ou de l’ours. Simonetta Sommaruga, elle, se pose déjà comme une véritable ministre de l’environ- nement. Pour elle, la politique de l’énergie et des transports ne doit pas s’occuper que des infrastructures et de la sécurité de l’approvisionnement, mais au moins autant du climat. La conseillère fédérale donne de la voix dans le domaine de la politique agri- cole, de la protection de l’eau potable et de l’utilisation des pesticides et in- secticides. La sauvegarde de la diver- sité des espèces figure en bonne place sur sa liste de priorités. Ainsi, elle uti- lise aussi sa fonction de présidente de la Confédération cette année. AuWEF de Davos, en janvier, elle adresse un appel vibrant aux élites économiques, politiques et scientifiques en faveur d’unemeilleure protection du climat: «Le monde brûle», lance-t-elle à la salle. Pour illustrer cela, elle projette un film sur la disparition des abeilles et le recul de la biodiversité. Cela ne fait aucun doute: la ministre de l’en- vironnement se bat avec conviction pour que les abeilles continuent à bourdonner, et pas seulement dans son jardin. STEFAN BÜHLER EST RÉDACTEUR À LA RUBRIQUE NATIONALE DU «NZZ AM SONNTAG».

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