Revue Suisse 1/2021

Revue Suisse / Février 2021 / N°1 31 Christoph Blocher change d’avis Le tribun de l’UDC et ancien conseiller fédéral Christoph Blocher touchera une rente de 1,1 million de francs. Après son éviction duConseil fédéral en 2007, lemilliardaire avait publiquement déclaré qu’il renonçait à sa rente de magis- trat à la retraite. En juillet 2020, il exigeait toutefois rétroac- tivement une rente de 2,7 millions de francs. Le gouverne- ment a décidé de lui verser 1,1 million de francs, et de tout mettre en œuvre pour que de telles demandes ne puissent plus être déposées à l’avenir. (MUL) Graves accusations contre Darius Rochebin Dans son dernier numéro, la «Revue Suisse» a présenté le journaliste star Darius Rochebin. Presque enmême temps, de graves accusations pesant contre lui ont été rendues pu- bliques. D’après le journal «Le Temps», des collaborateurs de la chaîne de télévision romande RTS accusent plusieurs employés bien placés de harcèlement sexuel. Darius Roche- bin figure au nombre des accusés. Gilles Marchand, direc- teur de la Société suisse de radiodiffusion et télévision et ancien directeur de la RTS jusqu’en 2017, a reconnu des er- reurs et demandé que la lumière soit faite rapidement sur ces abus. Les résultats ne sont pas encore connus. (MUL) Le PDC se défait de son nom chrétien Le Parti démocrate-chrétien (PDC) se défait du C dans son nom. En novembre, il a décidé que dès 2021, le PDC s’appel- lerait «Le Centre». Principalmotif de ce changement de nom: sans l’attribut «chrétien», il serait plus facile de s’adresser aux électeurs urbains du centre de l’échiquier politique. Le PDC est issu des milieux catholiques et conservateurs du XIX e siècle. Depuis 1891, le parti est représenté au Conseil fédéral. (MUL) Le PBD fusionne avec le PDC La politique suisse comptera un parti de moins. Le Parti Bourgeois-Démocratique, fondé en 2008, fusionnera avec le PDC et évoluera ainsi désormais lui aussi sous la ban- nière du «Centre». Ces dernières années déjà, le PDC et le PBD menaient une politique proche sur le plan national. Tandis que le PDC est fortement représenté dans les ré- gions catholiques, le PBD est surtout présent dans les can- tons de Berne et des Grisons. (MUL) Le «mariage pour tous» devient une réalité La Suisse a ouvert la voie au «mariage pour tous». Après le Conseil national, le Conseil des États a lui aussi décidé en décembre que les couples homosexuels auront le droit de se marier en Suisse. Les couples de lesbiennes pour- ront en outre accéder au don de sperme pour avoir des enfants. (MUL) Livia Leu Elle occupe sans doute le poste le plus ardu de la diplomatie suisse. En effet, en tant que nouvelle négociatrice en chef du Conseil fédé- ral, Livia Leu doit reprendre les négociations sur l’accord-cadre avec l’Union européenne (UE). Une tâche herculéenne, sur laquelle ses prédécesseurs se sont déjà cassé les dents. Mais cette diplomate de pointe de 59 ans a déjà relevé bien des défis au cours de sa longue car- rière. En 2008, elle a été nommée ambassadrice à Téhéran par Mi- cheline Calmy-Rey, alors ministre des affaires étrangères. Elle fut ainsi la première femme à diriger une mission étrangère dans la ré- publique islamique. Là, l’ambassadrice suisse a aussi défendu les in- térêts de l’ennemi de l’Iran, les États-Unis. Elle est ainsi parvenue à faire libérer trois jeunes touristes américains qui, soupçonnés d’es- pionnage, avaient croupi pendant deux ans dans la tristement cé- lèbre prison d’Evin. Après avoir passé près de cinq ans en Iran, Livia Leu est rentrée à Berne avec sa famille en 2013 pour piloter les relations économiques bilatérales au sein de l’administration fédérale. En 2018, elle est nom- mée au prestigieux poste d’ambassadrice à Paris. L’automne dernier, le conseiller fédéral Ignazio Cassis l’a rappelée au Département des affaires étrangères. Lamission de la nouvelle négociatrice est de don- ner un nouvel élan au dossier européen, actuellement bloqué. Lors de sa présentation auxmédias, Livia Leu a déclaré très diplomatique- ment «se réjouir de ce grand défi». Interrogée par des journalistes sur lamarge demanœuvre qu’elle aurait à Bruxelles, l’habile tacticienne n’a rien dévoilé de son jeu. Elle s’est contentée de dire qu’il lui fau- drait faire preuve «de créativité» dans les négociations. D’après elle, «il n’y a pas toujours qu’une solution A ou B.» THEODORA PETER Sélection Nouvelles

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