Revue Suisse 4/2021

Revue Suisse / Août 2021 / N°4 29 rité des deux Chambres du Parlement est unanime: la poli- tique doit agir pour corriger la pénurie de personnel quali- fié. Certains indicateurs laissent à penser que le taux d’abandondumétier augmentera encore après la pandémie, a relevé la conseillère auxÉtats PS tessinoise etmédecinMa- rina Carobbio: «Les charges colossales qui pèsent sur leurs épaules ont un immense impact sur la santé des infirmiers.» Les auteurs de l’initiative sur les soins infirmiers ont beaucoup obtenu avec le contre-projet. Toutefois, ils ont dé- cidé avant l’été de maintenir leur initiative. Celle-ci fera l’objet d’une votation populaire, au plus tôt en novembre. Les initiants insistent sur les points qui n’ont pas été pris en compte par le Parlement, notamment l’amélioration sen- sible des conditions de travail. D’après eux, des directives contraignantes doivent fixer le nombre maximum de pa- tients qu’un infirmier peut prendre en charge par service. Les initiants risquent le tout pour le tout Yvonne Ribi pose la question: «À quoi sert une campagne de formation si autant de personnes quittent le métier?» La Confédération doit agir, car cela concerne aussi les mé- canismes de financement du système de santé, où les soins ne sont d’après elle pas assez rémunérés. Les institutions de santé sont d’accord sur ce point, mais elles soutiennent le contre-projet indirect. Si le peuple et les cantons acceptent l’initiative, le processus parlemen- taire recommencera et les mesures urgentes de lutte contre la pénurie de personnel qualifié prendront des an- nées de retard, écrivent les associations des hôpitaux, des EMS et d’Aide et soins à domicile dans un communiqué commun. Si l’initiative est rejetée, le contre-projet entrera en vi- gueur. Il est soutenu par le président des directrices et di- recteurs cantonaux de la santé etmembre duGrandConseil bâlois PDC Lukas Engelberger, qui souligne que les ratios de personnel dans les entreprises ne peuvent pas être im- posés d’en haut, sous peine de voir les coûts s’envoler. Ce qui est certain, c’est que le personnel infirmier suisse compte à présent sur le soutien de la population. La crise du siècle liée au coronavirus aidant, il y a des chances qu’il soit entendu. Des infirmières et infirmiers de l’hôpital cantonal tessinois La Carita soignent un patient atteint du Covid-19. Après des mois de stress constant, les soignants sont épuisés physiquement, psychiquement et émotionnellement. Photo Keystone

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