Revue Suisse / Avril 2022 / N°2 18 Politique Non à l’interdiction de l’expérimentation animale: L’initiative populaire par laquelle un comité citoyen exigeait l’abandon radical de la recherche pharmaceutique telle que pratiquée aujourd’hui a été balayée par 79 %des votants et par tous les cantons. Retour sur les votations du 13 février Oui à la restriction de la publicité pour le tabac: Les enfants et les jeunes doivent être protégés contre la publicité pour les cigarettes. 57 % du peuple suisse et la majorité des cantons ont accepté l’initiative lancée par des organisations de santé. 70.4% réserve de 10 000 agents d’ici 2027. Jusqu’ici, la Suisse a versé près de 14 millions de francs par année. Ce montant doit passer à 61millions de francs par année d’ici 2027. Le PS et les Verts s’y sont opposés, arguant que Frontex entend constituer une véritable «armée» aux frontières pour isoler la «forteresse européenne». La majorité du Conseil national et du Conseil des États s’est toutefois avérée favorable à un engagement plus fort de la Suisse, avançant que notre pays profite, après tout, de la protection des frontières de l’espace Schengen. Oui, les noyades en Méditerranée sont une «honte pour l’Europe», a déclaré le conseiller national vert’libéral Beat Flach. Tout en soulignant que ce n’est pas la faute de Frontex, mais que l’agence est, au contraire, «un moyen d’éviter cela à l’avenir». Le conseiller fédéral Ueli Maurer a fait remarquer que la Suisse pourra mieux exiger le respect des droits fondamentaux si «elle fait front avec les autres». Son parti anti-européen, l’UDC, est toutefois divisé sur la question. Les uns saluent le renforcement du contrôle des frontières de Schengen contre la «migration économique», tandis que les autres préféreraient investir ces millions supplémentaires dans la protection des frontières suisses. Contre la «militarisation des frontières» Le peuple devra trancher, car une alliance d’environ 30 organisations a lancé un référendum. Les activistes de «Migrant Solidarity Network» s’opposent fondamentalement au régime de protection frontalier de l’UE, à leurs yeux «symbole demilitarisation des frontières». Amnesty International n’est pas de leur côté. L’organisation de défense des droits humains plaide plutôt pour la consolidation des forces qui, au sein de l’UE, veulent obliger Frontex à «faire de la protection desmigrants la priorité au lieu de faire peser une menace supplémentaire sur eux». Dans les faits, ce sont surtout les pays d’Europe de l’Est qui opèrent des pushback à leurs frontières. Le 15 mai, le peuple suisse ne votera pas sur le principe de la participation de la Suisse à la protection des frontières européennes. Néanmoins, le référendum pourrait avoir un impact sur la participation de la Suisse à l’espace Schengen, relève Fabio Wasserfallen, politologue à l’université de Berne. «Soit on fait partie de Schengen, soit on n’en fait pas partie, avec toutes les conséquences que cela implique.» Si, d’après lui, la Suisse ne doit pas s’attendre à une exclusion immédiate en cas de non du peuple, «elle serait cependant invitée à proposer rapidement une solution». Bruxelles pourrait s’irriter du fait que la Suisse ne soit plus vue comme une «partenaire fiable», explique Fabio Wasserfallen. Les relations déjà tendues entre les deux parties pourraient ainsi devenir encore plus compliquées. Suisses·ses de l’étranger Suisses·ses de l’étranger Voix favorables (en %) à l’interdiction de la publicité pour le tabac Voix favorables (en %) à l’interdiction de l’expérimentation animale
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