Revue Suisse 2/2022

Revue Suisse / Avril 2022 / N°2 3 À l’heure qu’il est, les champions olympiques suisses ont sans doutemis en sécurité lesmédailles qu’ils ont remportées à Pékin. Ils préparent déjà leur entraînement pour les prochaines compétitions d’hiver. Permettons-nous quandmême de revenir un instant sur ces Jeux. Une fois n’est pas coutume, aucun membre du gouvernement suisse n’est venu féliciter les vainqueurs à Pékin. Ni laministre des sports Viola Amherd, ni le président de la Confédération Ignazio Cassis n’étaient présents. Tout cela a une raison. On sait que le gouvernement suisse a longtemps ruminé la délicate question de savoir s’il enverrait ou non une délégation politique aux JO. Pour rappel, plusieurs pays – dont les États-Unis, la Grande-Bretagne, le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande – avaient auparavant décidé de n’envoyer aucun représentant officiel à Pékin. Par conséquent, que faire? Se joindre au boycott diplomatique, sachant que les autorités suisses considèrent, elles aussi, que la politique relative aux minorités et aux droits humains de la Chine est inacceptable? Ou se rendre tout de même à Pékin pour témoigner du respect de la Suisse vis-à-vis de son troisième partenaire commercial? Finalement, le gouvernement suisse a fait savoir, lors d’un jour glacial et brumeux de janvier, qu’il n’irait pas dans l’empire duMilieu. Non pas par protestation, mais parce que la situation sanitaire exigeait qu’il reste au pays et interdisait de toute façon les rencontres sur place. Cela tient plus de la contorsion audacieuse que de l’explication convaincante. Ce petit retour sur les JOmontre à quel point les relations entre Berne et Pékin sont parfois sensibles. Si la Suisse a fait partie des tout premiers pays occidentaux à tendre la main à la République populaire – en 1950 déjà –, ses liens avec la Chine sont restés compliqués et pourraient le devenir plus encore. Car, comme le montre notre dossier «En profondeur», la voie consciemment pragmatique que la Suisse a choisie avec la Chine est sous pression. Notre pays a de plus en plus de mal à se cacher derrière sa neutralité, car ses voisins et amis tiennent un discours toujours plus clair vis-à-vis de la Chine. Par conséquent, la Suisse est elle-même poussée à préciser sa position. Dans ce contexte, se borner à souligner que pragmatisme et neutralité ne sont pas synonymes d’indifférence et d’opportunisme ne suffira probablement pas à long terme. Avec toute cette politique, avons-nous oublié de citer les noms des plus brillants des champions suisses de ces derniers JO? Vous les trouverez tout à la fin de ce numéro, en guise de conclusion dorée. MARC LETTAU, RÉDACTEUR EN CHEF Éditorial 4 Courrier des lecteurs 6 En profondeur Chine-Suisse: des relations profitables, mais tendues 10 Images Meret Oppenheim 12 Extrêmes suisses Vivre dans le plus long immeuble de Suisse 15 Littérature Comment Edmond Fleg a su traduire en mots la beauté du judaïsme 16 Coronavirus L’hiver de toutes les contaminations Actualités de votre région 17 Politique La Suisse vote sur la protection des frontières de l’Europe 20 Société Cœur, poumon, rein: chacun sera-t-il donneur demain? 22 Culture Zurich en pleine polémique sur des œuvres d’art volées 24 Chiffres suisses 25 Infos de SwissCommunity 27 Nouvelles du Palais fédéral 30 Lu pour vous/Écouté pour vous 31 Sélection/Nouvelles Sommaire Jeu de cache-cache aux JO Photo de couverture: le caricaturiste Max Spring dessine pour la «Revue Suisse» La «Revue Suisse», magazine d’information de la «Cinquième Suisse» est éditée par l’Organisation des Suisses de l’étranger.

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