Revue Suisse 3/2022

l’athlétisme suisse. Toute une série d’autres sprinteuses sont également très rapides en ce moment, et capables de faire le poids au niveau international. En 2021, par exemple, l’équipe féminine du 4 x 100 mètres est parvenue à se hisser en finale olympique. Quelle est donc, outre un entraînement optimal, la raison du succès des sprinteuses suisses? Explication de Maja Neuenschwander: «Je crois que cela tient avant tout à un état d’esprit. Mujinga Kambundji l’a démontré: une Suissesse peut courir vite. Cela a fait l’effet d’une étincelle sur d’autres athlètes.» Pour en savoir plus sur le projet «Femme et sport d’élite»: revue.link/sport 25 MIREILLE GUGGENBÜHLER Après avoir franchi la ligne d’arrivée, Mujinga Kambundji lève brièvement les bras au ciel, les croise derrière la tête puis regarde la caméra. Elle semble un peu incrédule. C’est que la Bernoise de 29 ans vient de devenir championne du monde en salle sur 60 mètres. Elle s’est imposée en 6,96 secondes aux Championnats du monde (CM) de 2022 à Belgrade, remportant la médaille d’or. Avec ce sacre, Mujinga Kambundji s’inscrit dans l’histoire du sport suisse. Seuls deux autres Suisses avant elle avaient décroché le titre de champion du monde en salle: le lanceur de poids Werner Günthör et la sprinteuse de haies Julie Baumann. Une concurrence acharnée Le gain de ce titre aux CM en salle est, pour l’heure, l’apogée d’une carrière dans une discipline sportive qui se distingue par une forte densité d’excellentes athlètes. Mujinga Kambundji, qui ne répond actuellement à aucune question des médias, décrit la situation ainsi à la chaîne de télévision suisse SRF: «En athlétisme, et surtout en sprint, la concurrence est énorme. Tout le monde peut courir, il suffit d’une paire de chaussures et d’une piste». Elle se dit «fière» d’avoir remporté son premier titre aux CM dans ce contexte. Mais des chaussures et une piste ne suffisent pas à une sprinteuse pour rivaliser sur le plan international. Il faut aussi réunir les conditions physiques et mentales pour cela, avoir du talent et maîtriser les aspects techniques de la discipline. Mujinga Kambundji possède déjà toutes ces qualités quand elle débute, adolescente, l’athlétisme au club de sport de la ville de Berne. Elle vit alors avec ses parents et ses trois sœurs à Köniz, fait des études au gymnase et s’entraîne pendant son temps libre. Elle devient de plus en plus rapide. À ce jour, elle a remporté quatre médailles en tant qu’athlète d’élite dans des compétitions internationales. À ce sujet, Mujinga Kambundji déclarait, après les CM en salle: «Plus je m’améliorais, plus mes objectifs s’élevaient.» «Elle a la niaque» Son talent n’est donc pas son seul atout. «Elle a la niaque et n’a jamais abandonné, même en cas d’échec», commente Maja Neuenschwander, cheffe du projet «Femme et sport d’élite» à Swiss Olympic. Mujinga Kambundji n’est du reste pas la seule étoile au firmament de La sprinteuse Mujinga Kambundji décroche les étoiles La Bernoise Mujinga Kambundji est la nouvelle championne du monde en salle de sprint sur 60 mètres. Elle s’inscrit ainsi dans l’histoire du sport suisse, et incite toute une série de sprinteuses suisses à suivre son exemple. L’instant de bonheur de la sprinteuse Mujinga Kambundji aux CM en salle en 2022 à Belgrade: elle jette d’abord un regard un peu incrédule autour d’elle avant de comprendre qu’elle a gagné. Photo: Keystone Revue Suisse / Juillet 2022 / N°3 Sport

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