Relever l’âge de la retraite à 66 ans pour les hommes et les femmes, puis le lier à l’espérance de vie: c’est ce que demande l’initiative de son parti sur les rentes pour la Suisse. Depuis 20 ans, dit-il, la politique est incapable de donner à l’AVS une base solide. «Cela nuit à la capacité de réforme de la Suisse en général, et aux jeunes en particulier», déclare Matthias Müller, évoquant son désenchantement. Le peuple donnera de la voix cet automne Toutefois, avant que les Suisses se prononcent sur l’initiative sur les rentes des JLR, un autre gros morceau les attend. Le 25 septembre 2022, un nouveau paquet de réformes du Parlement sera mis en votation, l’«AVS 21». Son but: équilibrer les recettes et les dépenses dans le fonds de l’AVS et maintenir le niveau des rentes. Pour financer cela, l’âge de la retraite des femmes passerait de 64 à 65 ans et la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) serait relevée de 0,4 point. En revanche, il serait possible de choisir l’âge de la retraite de manière plus flexible et de percevoir sa rente par étapes. L’«AVS 21» ne convient pas du tout aux syndicats et aux partis de gauche. Pour eux, ce projet démantèle l’AVS sur le dos des femmes. En un temps record, ils ont recueilli le nombre de signatures requises pour imposer un référendum. Les partis de gauche et les syndicats réclament une augmentation des rentes et ont eux aussi lancé une initiative. Ils exigent que ceux qui ont travaillé toute leur vie touchent une bonne rente et proposent en outre une 13e rente AVS. De leur côté, les JLR ne sont pas satisfaits non plus de l’«AVS 21». Pour eux, il ne s’agit que d’une «mini-réforme, d’une étape intermédiaire», relève Matthias Müller. D’autres mesures sont nécessaires à leurs yeux, notamment le couplage de l’âge de la retraite à l’espérance de vie. Encore faut-il que les jeunes puissent en convaincre leurs parents et leurs grands-parents. Deux initiatives opposées au Parlement Mini-réforme ou démantèlement des rentes? Le suspense est à son comble, car les deux initiatives contraires parviendront au Parlement, et donc à l’attention du public, à peine quelques semaines avant le vote sur l’«AVS 21». Les votants diront-ils non à l’«AVS 21» de crainte qu’un oui soit interprété comme un signal en faveur d’autres hausses de l’âge de la retraite? Ou accepteront-ils la réforme, rejetant par là une nouvelle étape de hausse des rentes? Quoiqu’il en soit, les sondages et les votations précédentes montrent que la population est tout à fait consciente des difficultés financières de l’AVS. La structure de la prévoyance vieillesse en Suisse Actuellement, la rente AVS maximale s’élève à 2390 francs par mois et par personne, et la rente minimale à 1195 francs. Les couples mariés touchent ensemble au maximum 3585 francs. Lorsque le coût de la vie est bas dans le pays où l’on habite, cette somme représente un pouvoir d’achat considérable, mais en Suisse, la rente AVS seule ne suffit pas pour vivre. Il faut pour cela deux autres piliers. À côté de la prévoyance étatique issue de l’AVS et des PC (1er pilier), il existe depuis 1985 la prévoyance professionnelle par les caisses de pension (2e pilier) et, depuis 1987, la prévoyance privée régie par la loi (3e pilier). Ce principe des trois piliers est inscrit dans la Constitution fédérale et a pour but de maintenir le niveau de vie habituel après la retraite, en cas d’invalidité ou de décès, pour soi-même ou ses survivants. Cependant, pour les salaires les plus faibles, la rente du 2e pilier est également basse et, souvent, le revenu ne suffit pas pour constituer un 3e pilier. (DLA) Le jass renforce l’aptitude au calcul. Pour calculer sa retraite, il ne faut pas tenir compte uniquement de la rente AVS, car la prévoyance vieillesse suisse repose sur trois piliers. Photo Keystone Revue Suisse / Août 2022 / N°4 14 Société
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