Revue Suisse 4/2023

Plusieurs pays européens voudraient livrer à l’Ukraine du matériel de guerre acheté en Suisse. Or, le droit suisse en vigueur l’interdit. La Suisse devrait-elle autoriser cette réexportation? Non. Un État fondé sur le droit respecte les contrats signés. La réexportation de matériel de guerre vers un pays belligérant violerait la neutralité de la Suisse. Nous perdrions ainsi notre statut international d’État neutre et notre position de médiateur indépendant. Oui. Même un pays neutre comme la Suisse a le devoir juridique, politique et moral d’aider l’Ukraine. Le PS plaide pour une solution qui permette au Conseil fédéral d’autoriser exceptionnellement les demandes de réexportation de matériel de guerre en Ukraine dans le respect de conditions strictes, fondées sur le droit international. Oui. La guerre en Ukraine a fait apparaître que, dans sa forme actuelle, la loi sur le matériel de guerre ne permet pas de faire face aux défis présents. Le PLR s’engage depuis des mois en faveur d’une solution compatible avec la neutralité. La guerre de la Russie contre l’Ukraine met à l’épreuve la neutralité suisse. Doit-on redéfinir cette neutralité? Non. La Suisse est un État souverain. Notre neutralité définit notre politique étrangère et nous interdit de prendre part aux conflits armés entre d’autres pays. Cependant, nous devons fournir une aide humanitaire à tous les belligérants et soutenir toutes les négociations de paix. Oui. Il faut adapter la neutralité aux réalités actuelles. Être neutres implique que nous ne soutenions jamais un État ou un groupe d’États ayant des visées impérialistes, mais que nous soyons toujours du côté du droit international. Pour cela, nous devrions également contribuer davantage au renforcement de l’ONU et de ses objectifs. Ni oui ni non. La neutralité est un moyen d’assurer la sécurité, et non une fin en soi pour éviter de prendre ses responsabilités. Cet instrument doit toujours être adapté aux circonstances. La neutralité n’a jamais été interprétée de manière rigide et ne doit pas l’être. Dès 2028, l’âge de la retraite sera de 65 ans pour les hommes et les femmes. Faut-il repousser encore cet âge pour tous afin d’assurer le financement à long terme de notre système d’assurance sociale? Ni oui ni non. Il faudra d’autres réformes à l’avenir. En raison de l’évolution démographique, il faut aussi flexibiliser l’âge de la retraite. Avec le changement adopté, l’AVS sera stable au moins jusqu’en 2030. La prochaine étape se dessinera concrètement ces prochaines années, dès que le débat sur la réforme pour la période après 2030 sera lancé. Non. La droite veut éroder progressivement l’État social et, avec sa politique, elle fait en sorte de réduire les moyens à la disposition du système social. Il faut au contraire assurer les rentes pour protéger le pouvoir d’achat. C’est pourquoi le PS est contre une nouvelle hausse de l’âge de la retraite et pour une 13e rente AVS. Oui. L’AVS se dirige vers une débâcle financière en raison de l’évolution démographique. Avec l’initiative sur les rentes, le PLR propose l’instrument adéquat pour que l’AVS puisse continuer de fournir ses prestations à l’avenir. Ce projet, qui propose de repousser l’âge de la retraite à 66 ans et de l’adapter à l’espérance de vie, peut résoudre les problèmes de l’AVS. En Suisse, près de 25 % de la population est étrangère. Faut-il réduire les obstacles à la naturalisation? Non. La démocratie directe offre aux citoyens le pouvoir politique de trancher. Il est donc important que les nouveaux arrivants prennent leurs responsabilités et comprennent les conséquences à long terme de leurs futures décisions en se familiarisant avec notre système. Cela prend du temps et requiert qu’on s’y intéresse et qu’on s’y investisse. Oui. Nous pensons qu’il est dans notre intérêt à tous que les personnes qui vivent en Suisse puissent déterminer avec nous l’avenir de notre pays. Pour cela, il faut qu’elles puissent avoir voix au chapitre et voter. Pour la naturalisation, nous avons besoin de critères identiques et purement formels au niveau fédéral, ainsi que de procédures rapides et peu coûteuses. Non. Une étape importante a été franchie en 2018 avec la naturalisation facilitée des représentants de la troisième génération. On peut toujours discuter de certaines adaptations, mais pour le PLR, le processus de naturalisation fonctionne bien dans l’ensemble. Le principe qui veut qu’on obtienne le droit de cité à la fin du processus d’intégration, et non au début, reste valable. 20 Revue Suisse / Août 2023 / N°4 Politique

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