vaise posture, mais pas tant que cela. Il respectait tous les chiffres clés de l’Autorité de surveillance des marchés financiers. Il suffit qu’un incident se produise quelque part, et la contagion commence. Les États ne peuvent ni prédire, ni empêcher une crise financière, seulement l’endiguer à temps pour éviter des conséquences catastrophiques. Il est toutefois difficile de déterminer le bon moment pour intervenir. Face à de tels risques, ce petit pays qu’est la Suisse peut-il encore se permettre d’avoir une grande banque active sur le plan international? Avoir sur sa place financière une grande banque qui propose tous les services a des avantages. Si UBS, par volonté politique, devait à présent se défaire de ses secteurs internationaux problématiques, ou déplacer son siège, elle perdrait ces avantages. Mais elle gagnerait en stabilité. Des filiales étrangères «On peut d’ores et déjà affirmer qu’une réglementation plus stricte ne changera rien.» La place financière internationale suisse a-t-elle été importante pour la prospérité du pays? Son importance économique est surestimée. La Suisse est devenue une place financière internationale durant la Première Guerre mondiale, mais en 1914, juste avant la guerre, elle était déjà le pays le plus riche du continent européen pour ce qui est du PIB par habitant. Et ce, surtout grâce à son industrie, qui était très dynamique et qui a fait sa prospérité au XIXe et au XXe siècles, et jusqu’à ce jour. La place financière est née après l’industrialisation et s’est dotée, avec la gestion de fortune, d’une nouvelle source de revenus très florissante. Pour l’économie nationale, cela a toujours eu des avantages et des inconvénients. Quels ont été les inconvénients? Les salaires élevés du secteur bancaire ont attiré de nombreux travailleurs qualifiés, qui ont manqué à d’autres secteurs plus innovants. À présent, sans l’appel d’air du secteur bancaire, il y a de nouveau plus de place pour d’autres branches et innovations. Zurich a beaucoup de succès dans le secteur des assurances, qui est plus prévisible et plus stable. Je trouve qu’il convient bien mieux à la mentalité suisse. Mars 2023 Avril 2023 Juin 2023 Rachat d’urgence par UBS La crise s’aggrave à CS, les clients retirent leur argent. Le soir du dimanche 19 mars, la ministre des finances Karin Keller-Sutter annonce le rachat de CS par UBS. La Confédération garantit la transaction à hauteur de 109 milliards de francs. Le Suisse Sergio Ermotti est nommé à la tête d’UBS. Critiques au Parlement Lors d'une session spéciale, le Conseil national rejette les crédits d'urgence pour la reprise du CS, mais cela reste sans conséquence. Le Conseil des États les approuve. Une fois de plus, le débat s'engage pour savoir si la politique doit davantage encadrer les banques. Au Conseil national, les interventions en faveur d'une interdiction des bonus et d'une augmentation des fonds propres trouvent une majorité. Enquête sur la chute de CS Les deux Chambres du Parlement recourent à leur instrument de contrôle le plus puissant: une Commission d’enquête parlementaire (CEP). Dirigée par la conseillère d’État du Centre Isabelle Chassot (photo), la CEP se mettra au travail cet automne. Elle enquêtera sur l’action du Conseil fédéral, de la BNS et de la FINMA avant et pendant la crise bancaire. pourraient se charger de certaines opérations, comme c’est le cas pour la compagnie aérienne Swiss, qui appartient à la société allemande Lufthansa. Cela pourrait fonctionner. Même la disparition du secret bancaire ne nous a pas fait de tort. Zurich ne s’est pas appauvri, bien au contraire. Photos Keystone 7
RkJQdWJsaXNoZXIy MjYwNzMx