l’amende, tout en s’épargnant l’effort de s’informer sur les objets de vote. Mais les chercheurs notent que le taux de participation des Schaffhousois arrive en tête, même si l’on retranche les quelques points de pourcentage des suffrages blancs. Dans d’autres cantons et sur le plan fédéral, plusieurs initiatives ont voulu copier le modèle de démocratie schaffhousois. Car le fait que la participation n’atteigne en moyenne qu’un votant sur deux en Suisse est régulièrement source de préoccupadevrait être laissé à chacun», déclare une assistante socio-éducative de 42 ans. Qui précise qu’elle irait voter quand même. D’après elle, nombreux sont ceux qui ne votent que parce qu’ils redoutent une amende, mais sans véritable conviction. D’autres aimeraient pouvoir le faire, dit-elle, mais n’y sont pas autorisés, notamment les personnes en situation de handicap mental. Un ancien cheminot de 84 ans trouve au contraire que «le vote obligatoire est plutôt pas mal». Ainsi, dit-il, personne ne peut se plaindre du résultat après coup. Qu’est-ce qui se cache donc derrière le taux de participation miracle de Schaffhouse: un réel engagement ou une légère pression des autorités? D’après les experts, il s’agit des deux. Les politologues Eveline Schwegler et Thomas Milic ont par ailleurs constaté que la proportion des bulletins blancs est plus importante à Schaffhouse que dans d’autres cantons. Cela dénote d’après eux une évaluation pragmatique des intérêts. Certains votent pour échapper à Des trombes d’eau pour un spectacle naturel de toute beauté: les chutes du Rhin, un monument d’importance nationale, sont emblématiques de Schaffhouse. Photo Keystone Revue Suisse / Octobre 2023 / N°5 15
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