«Il faut aussi agir, le plus vite possible, pour que les professionnels restent dans le métier.» Yvonne Ribi l’initiative populaire au plan fédéral». Et que fait le KZU d’Embrach pour offrir un environnement de travail plus attrayant? Le plus important, confie Marlies Petrig, c’est la hiérarchie directe. Dans un travail qui peut être lourd et difficile, l’atmosphère au sein de l’équipe est décisive. Des compétences professionnelles mais aussi sociales sont donc requises. Le KZU favorise le développement professionnel du personnel et s’efforce de simplifier les processus de travail. «Et nous transmettons le sens profond de notre métier: nous travaillons au cœur de la vie.» Lio est généralement appréciée Lorsqu’elle se balade dans les couloirs du KZU, à Embrach, Lio fait sensation. La plupart des résidents, visiteurs et membres du personnel lui témoignent de l’intérêt. Certains, toutefois, font preuve de scepticisme ou d’une attitude de rejet. «C’est leur bon droit», note Marlies Petrig. Elle insiste sur le fait que le robot est identifiable en tant que tel: visuellement, il n’a nullement l’apparence d’un être humain: «Cette distinction doit être claire.» Au KZU, Lio pourrait un jour transporter les prises de sang au laboratoire, documenter des processus et divertir les gens. En revanche, les tâches sensibles et complexes continueront d’être accomplies par le personnel infirmier. Et Marlies Petrig de souligner: «Les personnes qui ont besoin de soins doivent avoir l’assurance qu’elles seront prises en charge par des êtres humains. Les robots ont une fonction auxiliaire.» Du reste, les longues journées de labeur fatiguent même un robot. Quand Lio n’a plus d’énergie, elle roule elle-même jusqu’à sa borne de recharge, s’y branche et se repose un instant. cantons et entreprises ont quelque peu augmenté les salaires, l’initiative populaire en tant que telle n’a pas encore été mise en œuvre. L’ASI veut accélérer les choses «Tel est, dans une certaine mesure, le prix de notre démocratie», relève Yvonne Ribi, directrice de l’Association suisse des infirmières et infirmiers (ASI). D’un point de vue politique, dit-elle, c’est compréhensible. Mais pour les gens qui travaillent sur le terrain, la mise en œuvre de l’initiative devrait aller «bien plus vite, car nombre de soignants continuent à quitter le métier, et l’on en forme trop peu». De nombreux postes ne trouvent pas preneur, et la surcharge guette le personnel actif. Le jour de la votation, le Conseil fédéral a promis d’aller de l’avant. Dans une première étape, il a recueilli les exigences liées à l’offensive de formation. À l’avenir, par exemple, les cantons devront participer à la prise en charge des coûts de formation pratique encourus par les établissements de santé. En outre, les futurs soignants qui suivent une école supérieure ou une haute école spécialisée bénéficieront d’une aide directe sous la forme de bourses d’étude s’ils ne parviennent pas à subvenir à leurs propres besoins. Ces nouvelles dispositions entreront en vigueur le 1er juillet 2024. Une deuxième étape vise à améliorer les conditions de travail. Les plannings de service, par exemple, devront obéir à des règles plus strictes. Les collaborateurs devront connaître leurs horaires de travail à l’avance et toucheront des indemnités supplémentaires pour les engagements de courte durée. En outre, les infirmiers pourront facturer directement certaines prestations, sans prescription médicale. Comme lors de la campagne de votation, ce point pourrait encore faire débat au Parlement. La décision de celui-ci est attendue d’ici la fin de l’année 2025. Les entreprises peuvent changer certaines choses «Bien sûr, nous aurions préféré une procédure plus rapide, sans étapes», relève la représentante de l’ASI. Certes, des investissements seront faits dans la formation dès la mi-2024. Mais cela ne suffit pas: «Il faut aussi agir, le plus vite possible, pour que les professionnels restent dans le métier.» Yvonne Ribi est satisfaite de voir que certains établissements, depuis la votation, ont reconnu l’urgence et font eux-mêmes «des pas dans la bonne direction». Le Conseil fédéral souligne lui aussi la possibilité de mettre en place des améliorations sans attendre. Voici ce qu’il répond par écrit aux critiques du Parlement: les cantons, entreprises et partenaires sociaux sont tenus d’agir dans leur domaine de responsabilité et ce, «sans attendre la mise en œuvre de Photo Raphael Moser, Berner Zeitung Revue Suisse / Mars 2024 / N°2 23
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