Les réserves alimentaires domestiques devraient permettre de tenir une semaine, et il est plus important encore de stocker de l’eau potable pour au moins trois jours. La guerre froide et l’amour des bunkers Dans les années 1970, des abris de protection civile ont vu le jour un peu partout pour accueillir la population suisse en cas d’urgence. Cette photo montre l’abri du tunnel du Sonnenberg, aujourd’hui démantelé, qui aurait pu héberger 20 000 personnes. La guerre froide entre les grandes puissances a fait naître la peur d’une menace nucléaire, mais aussi du manque. Ainsi, les réserves obligatoires ont été étoffées pour permettre de tenir une année. Photo Keystone Des chaînes d’approvisionnement fragiles Pour son approvisionnement, la Suisse continue à dépendre des importations. Outre les pandémies et les guerres, le changement climatique impacte les chaînes d’approvisionnement et la logistique. Durant l’été sec de 2018, le débit du Rhin (ici près de Düsseldorf) était si faible que les navires ne pouvaient plus transporter qu’une partie de leur cargaison ordinaire. La Suisse a donc libéré des réserves d’huile minérale pour éviter des pénuries d’essence et de mazout. Photo Keystone Que faut-il avoir en réserve chez soi? «Des provisions… providentielles»: ce slogan, qui a plus de 50 ans, a été remis au goût du jour avec la pandémie de coronavirus Rayons de pâtes vides, ruée sur le papier W.-C. au supermarché: en 2020, le confinement imposé durant la pandémie de coronavirus a réveillé la peur du manque et le réflexe de l’écureuil. Les rayons se vidaient plus vite que les détaillants n’arrivaient à les remplir. Ce qui a aggravé encore l’angoisse face à la crise. Les autorités recommandent à la population d’avoir des réserves personnelles pour près d’une semaine. «Les provisions domestiques vous éviteront bien des mauvaises surprises. Elles vous garantiront moins de stress et surtout pas de panique», indique la brochure «Des provisions… providentielles». Ce slogan a plus de 50 ans, mais il est redevenu d’actualité face aux crises mondiales. Les réserves doivent contenir avant tout des aliments conservables, tels que riz, pâtes, huile, plats cuisinés, sel, sucre, café, thé, fruits secs, müesli, biscottes, chocolat, lait UHT, fromage à pâte dure, viande séchée et conserves. Les boissons sont essentielles aussi: chaque ménage devrait stocker neuf litres d’eau par personne. En cas d’urgence, cela permettrait de boire et de cuisiner pendant trois jours. Certes, la Suisse possède des quantités presque illimitées d’eau potable, mais en cas de rupture d’une conduite ou de pollution, l’approvisionnement pourrait être interrompu. Dans un tel cas, les fournisseurs d’eau sont tenus de fournir à la population une quantité minimale d’eau potable dès le quatrième jour. Piles de rechange et argent liquide Il faudrait aussi conserver chez soi des articles utiles en cas de panne d’électricité: radio à piles, lampe de poche, piles de rechange, bougies, allumettes et réchaud à gaz. Mais également des médicaments, des produits d’hygiène, de la nourriture pour les animaux domestiques et de l’argent liquide en petites coupures. Il est conseillé de consommer et de remplacer régulièrement ses réserves alimentaires. Le contenu du congélateur fait aussi partie des provisions de secours: même en cas de panne d’électricité, ces aliments peuvent encore être consommés sans problème. Toutefois, il ne faut pas recongeler ce qui a été décongelé. Certaines entreprises privées proposent des «solutions complètes», avec des aliments en conserve pour un mois ou plus. Leurs offres vont bien au-delà des recommandations officielles. Elles sont prisées notamment par une clientèle de survivalistes, qui veut avoir sous la main tout ce qu’il faut pour pouvoir survivre longtemps en cas de catastrophe, par exemple des tentes, des appareils de radiocommunication ou des outils. Des listes d’équipements complets se trouvent sur Internet. (TP) Lien vers la brochure «Des provisions… providentielles»: revue.link/reserve Photo Keystone 7
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