part proche des autorités et des institutions. D’honorables conseillers fédéraux ornaient souvent sa une. Avec le temps, la «Revue» est devenue un produit journalistique, séparant les contenus officiels des rédactionnels. Dans ces derniers, elle s’est mise à présenter différentes positions, à proposer des analyses et des débats, à diversifier les sujets. «La Revue voulait désormais séduire son lectorat par un contenu attrayant», relève Rudolf Wyder. Qui a marqué de sa patte cette réorientation. Une rédaction indépendante À partir de 1992, les Suisses de l’étranger ont pu participer aux votations et élections nationales par correspondance au lieu de devoir se rendre en Suisse. Leurs droits politiques s’en sont vus stimulés, tout comme le mandat d’information de la «Revue ressources se sont avérées suffisantes pour six numéros. En outre, la «Revue» a obtenu une garantie d’indépendance rédactionnelle. Une commission de critique institutionnelle du magazine et de recours pour les plaintes a été instituée. Cette structure est toujours la même aujourd’hui. Du point de vue des contenus, la politique suisse est logiquement restée prioritaire. Mais la «Revue» s’est aussi régulièrement emparée de sujets culturels, économiques, sociaux et sportifs. Glacier Express ou scène ouverte de la drogue? Dans les courriers des lecteurs et les éditoriaux des rédacteurs en chef s’est souvent exprimée la question de ❮ Numéro 4/1993: zoom sur la Suisse multiculturelle, avec une image qui paraît aujourd’hui un peu stéréotypée Numéro 5/2003: ❯ Numéro 4/2014: ❯❯ Roger Federer, la seule star à s’être offert plusieurs fois la une à ce jour Suisse». Lequel a pris de l’ampleur, conformément à la volonté du Conseil fédéral et du Parlement, de sorte à permettre à la «Cinquième Suisse» de se forger une opinion politique. Et la présentation équilibrée des contenus est devenue une obligation. L’OSE et le Département fédéral des affaires étrangères ont donné à la «Revue» une nouvelle base contractuelle. Dans son message relatif à la nouvelle loi, le Conseil fédéral recommandait de doubler le nombre de parutions de la «Revue» pour passer de quatre à huit éditions. Finalement, les savoir quelle Suisse il fallait présenter aux expatriés. La «Revue» devait-elle mettre en avant les bons côtés du pays, ses traditions et ses succès, comme dans les articles sur le plat national (la fondue), le Glacier Express ou le champion de tennis Roger Federer, qui s’est offert deux fois la une? Après tout, les Suisses vivant à l’étranger sont un peu les émissaires de la réputation de la Suisse dans le monde… Ou fallait-il communiquer à la diaspora aussi les aspects délicats du pays alpin, comme dans les articles sur les scènes ouvertes de la drogue dans les villes suisses dès le milieu des années 1980, ou sur la catastrophe chimique de la Schweizerhalle de Sandoz en 1986, qui avait tué les poissons du Rhin? Rudolf Wyder se souvient de réactions irritées des lecteurs et du Conseil des Suisses de l’étranger. La «Revue», lui avait-on siFeuilleter dans le passé de la «Revue Suisse» À l’occasion de notre 50e anniversaire, tous les numéros de la «Revue Suisse», de 1974 à la fin de 2023, pourront être consultés sur Internet. Les éditions de 2024 seront ajoutées en fin d’année. Cette possibilité est offerte par la Bibliothèque nationale suisse en coopération avec E-Periodica, un service de la bibliothèque de l’EPFZ (e-periodica.ch). Tous les numéros ont été numérisés dans toutes les langues de publication: www.revue.link/larevue50 (MUL) Numéro 6/2015: ❯ les yeux dans les yeux avec le loup, un sujet sensible Revue Suisse / Juillet 2024 / N°4 23
RkJQdWJsaXNoZXIy MjYwNzMx