Revue Suisse 4/2024

SwissCommunity trouve ce travail de projet passionnant et stimulant et on apprend beaucoup en peu de temps. Je dois toutefois avouer qu’au quotidien le plurilinguisme et l’aspect multiculturel de mes études me manquent. Néanmoins, je peux utiliser une partie de mes études dans mon travail quotidien, comme mes connaissances en gestion de projets et d’événements, ma compréhension de la communication dans une entreprise ou l’application de mes compétences rédactionnelles. On me demande souvent si le Mexique ne me manque pas. Cela fait bientôt neuf ans que je vis en Suisse et j’aime être ici. Je me rends toujours compte du privilège de pouvoir faire une formation, travailler et construire sa vie en Suisse. Pourtant, d’autres choses me manquent qui rendent la vie un peu plus colorée: le temps ensoleillé, les délices culinaires, l’ouverture d’esprit chaleureuse, la sérénité et la spontanéité des gens, les traditions, le goût de la fête, célébrer non seulement la vie mais aussi la mort, et parfois aussi la musique forte et les telenovelas passionnées. Je pense que la Suisse et le Mexique sont comme le Yin et le Yang; ce sont des pôles opposés qui se complètent à merveille. Pour être heureux et ne pas être envahi par la nostalgie, ma stratégie est de prendre le meilleur des deux mondes et d’en tirer le meilleur parti.» Educationsuisse offre aux jeunes Suissesses et Suisses de l’étranger des conseils autour de la thématique «formation en Suisse» et un soutien pour les demandes de bourses cantonales. pas trouvé d’études de master à me convenir, l’idée d’une «pause dans les études» et, plus généralement, d’un changement de perspective m’a séduit. J’ai donc posé ma candidature pour un stage de six mois dans le domaine de la gestion de projet et de la communication à la direction de la justice du canton de Zurich. J’ai ensuite pu continuer à y travailler en tant que collaborateur de projet dans un grand projet cantonal. Je «Au Mexique, il existe en plus des écoles publiques, de nombreuses écoles privées qui proposent généralement une offre éducative plus ample et de meilleure qualité. J’ai eu le grand privilège de fréquenter l’école suisse, qui est aussi devenue ma deuxième famille. Plusieurs raisons m’ont poussé à m’installer en Suisse en 2015: la sécurité, le service militaire, la liberté personnelle et financière, de bonnes possibilités de formation... et mon premier amour. Au début, j’ai travaillé au service clientèle d’une société de cartes de crédit, puis j’ai effectué mon service militaire pendant dix mois, selon le modèle du service long. Ce furent des mois intenses, au cours desquels j’ai beaucoup appris, y compris sur moi-même. J’ai ensuite opté pour la formation économique post-maturité (Postmaturitäre Wirtschaftsausbildung PWA) de deux ans, qui s’adresse aux bacheliers ou aux étudiants intéressés par l’économie et qui cherchent à entrer plus rapidement dans la pratique. Le programme, pendant lequel on reçoit également un salaire, se compose de l’école et d’un long stage en entreprise. Pour moi, la formation a été très instructive, mais je voulais encore approfondir mes connaissances linguistiques. C’est ainsi que je me suis inscrit à la Haute école des sciences appliquées de Zurich (ZHAW) pour suivre le cursus de bachelor en trois ans «Langues appliquées». J’ai pensé que le large éventail de modules tels que la gestion de projets et d’événements, le marketing, la recherche, la communication sur les médias sociaux, la compétence interculturelle, la rédaction ainsi que la connaissance du pays et de sa culture me permettrait d’acquérir des bases très utiles et efficaces et m’ouvrirait ainsi de nombreuses portes pour mon futur parcours professionnel. Pour pouvoir me consacrer pleinement à mes études, j’avais fait quelques économies et bien calculé mon budget. Et grâce à la bourse de mon canton d’origine Saint-Gall – obtenue avec le soutien d’educationsuisse dans le processus de candidature –, mon plan a plutôt bien fonctionné. Comme je n’ai La Suisse et le Mexique sont comme le Yin et le Yang Le Suisse de l’étranger Fabio Reyes a grandi au Mexique où il a fréquenté l’école suisse de Cuernavaca. À l’âge de 20 ans, il a décidé «d’émigrer» en Suisse. Il raconte ici son expérience pendant sa formation, à l’armée et dans son travail actuel. Fabio Reyes a d’abord fréquenté l’école suisse au Mexique, puis, jeune adulte, il s’est installé en Suisse pour poursuivre sa formation. Photo MAD Educationsuisse Formation en Suisse Alpenstrasse 26 3006 Berne, Suisse +41 31 356 61 04 info@educationsuisse.ch www.educationsuisse.ch 35 Revue Suisse / Juillet 2024 / N°4

RkJQdWJsaXNoZXIy MjYwNzMx