Cyrielle Formaz vit à Sion, après un passage de deux ans à Bruxelles, dans une école d’art. Elle dit aimer le Vieux Pays, qui offre à la fois des artistes vivants et des montagnes où elle aime randonner et grimper. L’artiste cite Ramuz et Corinna Bille, pour le rôle de la nature dans nos vies. Pour la musique, elle évoque Laurence Revey, musicienne valaisanne qui lui a montré qu’on pouvait faire de la musique en Valais. Meimuna? C’est une cigale asiatique qui peut passer jusqu’à vingt-cinq ans sous terre à l’état de larve avant d’en sortir et de mourir après une journée. Une chanson marque ce premier album: «Ève V. (battre des records)», dédiée à feu la chanteuse, danseuse et actrice française Lolo Ferrari, qu’on entend s’exprimer sur le titre. Ève Vallois avait fait le buzz en acceptant que sa poitrine, rendue énorme par des prothèses, soit exploitée comme une marque. «Tu veux tromper la mort / Trouver du réconfort / Changer de nom, de corps / Battre des records», chante Meimuna, comme une ode funèbre propre à soigner la défunte. Le Valais, c’est aussi une terre où la parole peut être étouffée par le silence. «J’ai grandi à Orsières et j’ai souffert du manque de place pour s’exprimer. On ne mettait pas de mots sur les émotions. Mais ce n’est pas propre au Valais, c’est lié au monde rural», conclut l’artiste. STÉPHANE HERZOG www.meimuna.ch www.youtube.com/MEIMUNAOfficial Photo Marius Mattioni Photo Marius Mattioni Revue Suisse / Avril 2025 / N°2
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