Revue Suisse 2/2025

Nouvelles du Palais fédéral INTERVIEW: DENISE LACHAT Marianne Jenni, vous étiez encore ambassadrice en Équateur il y a peu. Et à présent, vous dirigez la Direction consulaire à Berne. Votre retour en Suisse vous a-t-il réservé des surprises? Marianne Jenni: Je n’ai pas eu de surprises, car je savais déjà ce que cela signifiait de rentrer en Suisse. Pendant les trois ans où j’ai été ambassadrice en Équateur, je suis régulièrement revenue en Suisse et, auparavant, j’avais travaillé pendant huit ans à Berne. Lorsqu’on veut exercer ce métier, il faut savoir s’adapter, être flexible, optimiste, positif et curieux, sans quoi il serait difficile de changer de pays tous les quatre ans et de s’habituer à une nouvelle langue, mentalité ou culture. Mais la Suisse est restée mon port d’attache, et puis j’avais un employeur suisse, le DFAE: ma situation n’est donc pas comparable avec celle d’autres expatriés. Vous connaissez tout de même très bien la vie des Suisses de l’étranger, puisque vous avez aussi vécu à Paris, à Lagos, à Rome, à Londres, à Bagdad, à Kinshasa et au Cap… Vivre dans un nouveau pays que l’on connaît peu ou pas du tout est un défi qu’il ne faut pas sous-estimer. En général, les premiers mois ne sont pas simples, car il faut réorganiser sa vie. Est-il facile de conserver des liens avec la Suisse lorsqu’on vit à l’étranger? Les événements que j’ai organisés dans la capitale équatorienne, à Quito, notamment le 1er août, la célébration de la majorité ainsi qu’un événement pour les retraités, ont toujours attiré beaucoup de monde. Aujourd’hui, les moyens de communication modernes facilitent aussi les échanges avec la Suisse. Il y a quelques décennies, c’était encore très différent. Cependant, les moyens de communication et d’information modernes ne sont pas garantis. Actuellement, bon nombre de Suisses de l’étranger s’inquiètent du fait que swissinfo.ch, Entretien avec Marianne Jenni, qui dirige la Direction consulaire depuis le début de l’année: «Les personnes qui larguent les amarres pour s’établir dans un autre pays prennent un risque.» Photos Danielle Liniger «La ‹Cinquième Suisse› est importante pour l’image de la Suisse» Depuis le 1er janvier 2025, Marianne Jenni dirige la Direction consulaire (DC) au Département fédéral des affaires étrangères (DFAE). Dans l’entretien qu’elle nous a accordé, elle parle de la nécessaire numérisation des prestations consulaires et de son engagement pour la «Cinquième Suisse». la DC collabore avec l’Organisation des Suisses de l’étranger (OSE) et avec SWI swissinfo. Dans la consultation sur les propositions d’économies, nous allons bien entendu faire valoir nos arguments. Mais c’est la politique qui aura le dernier mot. le portail d’information numérique de la SSR, puisse disparaître dans le sillage des mesures d’économie de la Confédération. L’information des Suisses de l’étranger est une mission inscrite dans la Constitution fédérale, et qu’il s’agit d’honorer. À cet effet, 28 Revue Suisse / Avril 2025 / N°2

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