Revue Suisse 2/2025

SwissCommunity ERNST HINNEN, BRÉSIL J’ai quitté la Suisse il y a 27 ans parce que je n’y ai pas retrouvé de travail après avoir perdu mon poste. J’avais 51 ans. Au lieu de me plaindre, j’ai choisi de me confronter à la difficulté de trouver un travail à l’étranger, et j’ai continué de payer mes cotisations à l’AVS, ce qui était très dur. Il me semble que j’ai bien droit à la rente que je touche. OSKAR SCHMID, OTTOBRUNN, ALLEMAGNE Remettre en question la validité de la citoyenneté en établissant une différence entre les Suisses qui vivent à l’étranger et ceux qui vivent en Suisse, c’est ouvrir une porte qui sera difficile à refermer. CHRISTOPH BÄR, BREMEN, ALLEMAGNE Lorsqu’elle est exercée sans sagesse et sans dignité, la politique rejette toujours la responsabilité de tout sur les groupes marginaux et les minorités. Aujourd’hui, elle vise à nouveau les citoyens qui vivent à l’étranger. De nombreux Suisses établis à l’étranger n’ont quitté la Suisse qu’à 65 ans, parce que leur maigre retraite ne leur permettait pas de mener une vie digne en Suisse. Je propose que tous les vieux rentrent en Suisse et exigent des prestations complémentaires, de l’aide sociale et un logement. Cela aidera-t-il notre petit pays riche? En outre, jusqu’à nouvel avis, la loi sur les Suisses de l’étranger s’applique. Tout le monde doit la respecter, même les détracteurs. ANA HÜGLI, BOLIVIE L’étroitesse d’esprit de certaines personnalités politiques suisses ne cesse de me décevoir. Ils ne se rendent pas compte que l’une des plus grandes richesses de la Suisse réside dans la manière si particulière qu’ont les Suisses d’ÊTRE suisses. Leur essence même! Et qui de mieux placé que les Suisses de l’étranger pour porter haut les couleurs de cette identité? Dans le monde entier, être suisse est source de fierté, c’est comme une marque de fabrique autour de laquelle se forDe bons ambassadeurs devenus des parasites? ROLF BRUNNER, WÖSSINGEN, ALLEMAGNE Des parasites? Comment comprendre cela? J’ai gagné moi-même mon AVS en Suisse! Pour l’argent suisse que j’ai épargné dans une banque suisse, je paie bien plus de taxes qu’un autre Suisse. Pourquoi serais-je un parasite? Parce que je continue d’aimer le pays où je suis né et où je me sens chez moi? Parce que, quand on m’interroge à ce sujet, je n’ai que des choses positives à dire sur la Suisse? Je pense qu’au sein même de la Suisse, il y a bien des parasites d’une autre trempe. DANIEL WALDER, MANILA, PHILIPPINES Suisses de l’étranger = profiteurs? J’ai quitté la Suisse à l’âge de la retraite car on ne peut pas vivre dans ce pays avec moins de 2000 francs par mois. Je règle tous mes frais dans le nouveau pays où je vis, sans soutien de l’État comme la réduction des primes, les prestations complémentaires ou l’aide sociale. Si j’étais resté en Suisse, j’aurais droit à toutes ces prestations. L’État économise donc beaucoup d’argent! MONICA ROTH, TAROUDANNT, MAROC Il est inquiétant de voir à quel point les opinions et les attitudes changent rapidement, et que même les responsables politiques ne sont pas conscients de l’impact positif des bons citoyens suisses qui vivent à l’étranger. Car leur ouverture face au monde est une publicité efficace pour notre pays, et une force pacifique dans ce monde actuellement malade et plein de dangers. Débat: le reproche de parasitisme touche de nombreux lecteurs en plein cœur Au lieu d’être salués comme de «bons ambassadeurs», les Suisses de l’étranger essuient de plus en plus de critiques: l’article de la «Revue Suisse» sur le refroidissement de la politique suisse à l’égard de la «Cinquième Suisse» a fait couler beaucoup d’encre. ment des entreprises et des institutions respectées et réputées pour leur qualité, voire leur excellence. MARLENE ROMANG, KALAMATA, GRÈCE Avec ma rente AVS seule, qui s’élève à environ 1450 francs, je ne pourrais pas vivre en Suisse. Cela coûterait très cher à l’État si je m’établissais en Suisse et que je demandais des prestations complémentaires! En Grèce, je m’en sors tout juste et ne dépends de personne! CHRISTIAN SCHNEIDER, LINDEN, ALLEMAGNE Les gens qui vivent à l’étranger pendant un certain temps sont plus ouverts à l’égard des autres cultures. Il n’est donc pas étonnant que les résultats des élections et des votations dans la «Cinquième Suisse» soient plutôt libéraux, socialistes et écologistes. Les forces conservatrices en Suisse ne le supportent pas, et c’est là, à mon avis, une des raisons essentielles à leur grogne contre les Suisses de l’étranger. JEAN-LUC PRAZ, CORONEL, CHILI Est-ce vraiment une surprise qu’un groupe, que je crois très réduit, considère les Suisses qui vivent à l’étranger comme des mauvais Suisses, ou des demi-Suisses? Je ne le crois pas, car de plus en plus le statut d’étranger d’un pays rend la vie difficile. Dans le pays où je vis, on commence à légiférer en pointant du doigt les résidents étrangers si bien que cela ne me surprend pas du tout qu’on veuille faire de même avec les citoyens helvétiques qui ont choisi un autre pays. GUIDO PRAMPOLINI, HONGRIE N’oublions pas que tous les Suisses de l’étranger payent des impôts à la source sur leur caisse de pension. À moins que quelqu’un connaisse une bonne astuce pour ne pas devoir les payer? Meilleures salutations d’un Suisse de l’étranger qui a quitté la Suisse à sa retraite pour ne pas avoir à demander des prestations complémentaires en Suisse. Et non, il ne se dore pas la pilule toute l’année au soleil... Vous trouverez de nombreux autres commentaires en ligne à la fin de l’article paru dans la «Revue» 1/2025, intitulé «De bons ambassadeurs devenus des parasites?»: www.revue.link/parasites 35 Revue Suisse / Avril 2025 / N°2

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