Revue Suisse 2/2025

4 Schwerpunkt THEODORA PETER Quand le Conseil fédéral, peu avant Noël, a annoncé la bonne nouvelle, à savoir l’achèvement des négociations avec l’UE, le ministre des affaires étrangères, Ignazio Cassis (PLR), a parlé d’un «jalon important». «En ces temps très incertains, il est important d’avoir de bonnes relations avec l’UE et avec nos pays voisins», a-t-il déclaré aux médias. Auparavant, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, avait fait exprès le déplacement de Bruxelles à Berne pour souligner l’importance de la conclusion de l’accord. «Nous sommes aussi proches qu’il est possible de l’être», a déclaré Ursula von der Leyen devant les caméras, évoquant un partenariat «d’égal à égal». Le paquet de négociations avec l’UE contient le renouvellement de cinq accords existants ainsi que trois nouveaux accords sur l’électricité, la santé et la sécurité alimentaire. Avant ce rapprochement, une longue crise a marqué la relation entre la Suisse et l’UE. Ainsi, il y a trois ans, le Conseil fédéral avait rompu les négociations sur un accord-cadre instiDans la question européenne, l’heure de vérité approche La Suisse et l’Union européenne (UE) entendent surmonter la crise que traverse leur relation. Après d’âpres négociations, un nouveau paquet d’accords est sur la table. Mais sur le plan de la politique intérieure, ce rapprochement bilatéral reste controversé. Le peuple aura le dernier mot. tutionnel sans résultat (cf. «Revue» 4/2021). Les différends étaient insurmontables, par exemple concernant la protection salariale ou le droit de séjour des citoyens européens en Suisse. L’UE avait réagi à cela avec humeur et cherché des noises à la Suisse, notamment en la dégradant dans son prestigieux programme de recherche Horizon Europe (cf. «Revue» 5/2022). «Plus grande place de marché du monde» Après un temps de réflexion de moins d’un an, les deux parties se sont remises à négocier. Deux cents réunions plus tard, elles présentent un nouveau paquet d’accords, qui poursuit la voie bilatérale initiée il y a 25 ans. Le morceau de résistance de celui-ci reste la libre participation au marché intérieur européen, «la plus grande place de marché du monde», comme l’a souligné Ignazio Cassis. Rien que la Suisse et l’UE s’échangent tous les jours des marchandises et des services d’une valeur totale de plus d’un milliard de francs. «Notre prospérité en dépend.» L’accès à un espace économique comptant près de 500 millions de consommateurs a un prix: pour en bénéficier, la Suisse devra verser 350 millions de francs par an pour la période allant de 2030 à 2036. Ce montant dit «de cohésion» ne rejoindra pas les caisses de l’UE, mais servira au développement des États européens économiquement faibles. Jusqu’ici, la Suisse payait 130 millions de francs par année. Outre l’accès au marché intérieur de l’UE, la libre circulation des personnes est au cœur des accords bilatéraux. Elle donne à la population le droit de travailler et de vivre dans un autre pays de l’espace économique. Le libre choix du lieu de résidence et de travail est vital pour les plus de 500 000 La Suisse et l’UE s’échangent tous les jours des marchandises et des services d’une valeur totale de plus d’un milliard de francs. Revue Suisse / Avril 2025 / N°2 4 En profondeur

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